Les eaux vannes subissent un prétraitement d’assainissement dans la fosse septique. Sans éradiquer les menaces de pollution, la fosse septique en atténue l’impact et des mesures complémentaires doivent être prises pour parachever l’action d’assainissement commencée à cette étape. Ce dispositif, quoique toujours fonctionnel dans de nombreux pays est aujourd’hui interdit par les lois françaises.
Une installation d’assainissement en amont
Un prétraitement pour l’épuration
La fosse septique marque l’étape où les matières polluantes concentrées dans les eaux vannes sont liquéfiées et où les matières solides et les déchets flottants sont retenus. C’est déjà un prétraitement efficace qui permet une phase d’épuration de l’eau après la fosse. Le principe repose sur un assainissement naturel réalisé à l’aide des bactéries vivant sans oxygène (anaérobies).
Séparation avec les eaux grises
Les eaux ménagères sont proscrites de la fosse septique, tout comme les eaux pluviales. Les eaux grises sont alors collectées par une autre voie et déversées dans un autre réceptacle pour retenir les graisses.
Description technique
Toute une gamme de fosses préfabriquées existe dans le commerce et divers modèles sont déclinés en ciment ou en plastique PEHD ou PVC ,principalement. Le principe est le même : des compartiments – généralement deux – d’inégales dimensions sont reliés à mi-hauteur afin d’empêcher aussi bien les boues du fond que l’écume du haut de passer vers le second compartiment.
Fonctionnement
Fermentation et hydrolyse
Dans la fosse septique, la fermentation et l’hydrolyse des matières fécales mélangées aux eaux vannes. Ainsi, les solides sont soumis aux règles de la décantation, en ce sens que les plus lourds se déposent au fond de la fosse. Ils forment alors ce qu’on appelle les boues.
Action des bactéries
Les bactéries anaérobies présentes dans les eaux usées digèrent une partie des matières organiques piégées dans la fosse. C’est le résultat de la digestion par les bactéries anaérobies qui donnent ces boues. L’action des bactéries entraîne la production de gaz carbonique, d’hydrogène sulfureux et de méthane. Les bulles entraînent alors les solides plus légers à la surface et forment ce qu’on appelle écume ou parfois chapeau.
La mise en place d’un évent indispensable
Du fait de ces gaz produits par la fermentation, il faut prévoir un dispositif de ventilation pour provoquer un effet d’aspiration. Les gaz ne pourront ainsi pas s’accumuler et attaquer les bétons et les parties métalliques de l’installation.
Une clarification partielle
Le deuxième compartiment reçoit les effluents décantés sous la forme d’un liquide clair où des germes bactériens subsistent.C’est après la première action de clarification que les eaux passablement clarifiées arrivent dans le champ d’épandage où le traitement se fait dans le sol.
Action des bactéries dans le sol
La digestion de la matière organique présentes dans les eaux vannes, les bactéries vivant dans le sol transforment l’azote ammoniacal en nitrate (forme moins toxique) tandis que les bactéries et les virus dangereux sont éliminés – du moins pour la plupart – dans le champ d’épandage.
Problèmes récurrents et entretien
La fosse septique nécessite un entretien régulier pour éviter les problèmes de fonctionnement de l’installation. Il faut procéder à la vidange des boues accumulées au fond de la cuve tous les 2 à 4 ans et entretemps nettoyer le bac dégraisseur. Un entretien défaillant entraîne inévitablement divers problèmes :
- une fosse septique bouchée,
- une fuite au niveau de la fosse septique,
- une eau mal évacuée,
- la nuisance des odeurs fétides venant des canalisations.
Les effluents sortant des fosses septiques contiennent encore des germes pathogènes qui constituent une source d’infection si déversés sans précautions. C’est la raison pour laquelle, les autorités sanitaires sont pointilleuses quant à leur traitement et leur évacuation.
La modification apportée par la nouvelle réglementation française
Fosse septique ou fosse toutes eaux
L’installation de fosse septique est aujourd’hui interdite par la législation française et on ne peut désormais installer que la fosse toutes eaux. Malgré ce, l’appellation de fosse septique persiste même si, en fait, on parle de fosse toutes eaux.
Un traitement insuffisant par la fosse septique
Dans le souci de préserver l’intégrité de l’environnement et dans les perspectives d’un développement durable, le principe de la fosse septique est proscrit car les solutions jusque-là apportées par ce dispositif n’ont couvert que la moitié du chemin.
Une réglementation stricte
Une législation stricte en a désormais interdit la construction et les installations antérieurement établies se sont vu adjoindre les compléments indispensables à une clarification dans les normes des eaux usées.
Les règles à suivre pour l’installation de la fosse septique
Une distance minimale à respecter
Un certain nombre de mesures doivent être prises et respectées lors de l’installation d’une fosse toutes eaux dont la première est la distance qu’il doit y avoir entre l’installation de la fosse toutes eaux et les éléments qui constituent son environnement.
Elle ne doit pas se situer à moins de 5 m de l’habitation, à moins 3 m des arbres ni à moins de 35 m des puits, sources ou autres captages destinés à l’alimentation humaine. Il va sans dire que la fosse ne doit en aucun cas être construite sur des espaces destinées à la circulation et au stationnement de véhicules.
Mensurations à prendre en compte
La fosse ne doit pas affleurer aux parois du trou destiné à le recueillir. Il faut, de ce fait, prévoir entre 20 et 30 cm de vide de chaque côté de la fosse. Le fond du trou doit, quant à lui, être plat. Par précaution, il est indiqué de disposer une couche de sable de 10 cm d’épaisseur.
Niveau et angle de déversement
Placée bien au centre du trou, la fosse doit être à niveau. Le remblai de l’espace latéral de la fosse doit se faire avec un matériau sableux et par couches successives pour atteindre le haut de la fosse. La pose des tuyaux doit respecter une pente de 2 à 4% entre l’habitation et la fosse et de 0,5 et 1% vers l’espace de traitement.
Détermination des dimensions à considérer
Les dimensions de la fosse doivent être proportionnelles au nombre de pièces principales du domicile. Les calculs généralement admis comptent 3 m3 pour un logement de moins de 5 pièces principales auxquels s’ajoute 1 m3 supplémentaire par chambre supplémentaire.
D’une manière plus scientifique, la Banque Mondiale préconise de calculer le volume à 3 fois la capacité journalière multiplié par le temps de rétention, dont le minimum doit être 1 jour.